Survivants. Un article de Alexandre Fillon dans le magazine Lire
Je vous l'avais bien dit que ce livre était "à ne pas manquer" (voir colonne de droite).
Il ne s'agit pas vraiment d'un débutant, plutôt d'un auteur dont l'heure a enfin sonné. Chez Actes Sud, Jérôme Ferrari avait déjà publié deux romans, Dans le secret (2007) et Balco Atlantico (2008), sorte d'Eté meurtrier corse, qui furent juste des succès d'estime. Un dieu un animal, le dernier en date, risque de sérieusement remettre les pendules à l'heure et de révéler enfin un écrivain lyrique et intense.
L'homme encore jeune qui prend la parole est de retour dans son village natal, un lieu immuable et statique qu'il a si souvent voulu fuir. Le narrateur retrouve sa maison et ses parents, les odeurs, les souvenirs et les fantômes d'antan. Il a été soldat, il a vu la guerre de près, des voitures piégées, des petits garçons aux jambes brisées, alors qu'il servait sous les ordres de l'adjudant Conti dans une "armée sans grade et sans drapeau".
Tout n'a pas toujours été aussi sombre. Adolescent, avec l'ami Jean-Do, ils faisaient les idiots pendant la messe avant de monter fumer des cigarettes en haut du clocher. A quatorze ans, au bord de la fontaine, il avait même réussi à embrasser Magali Bielinski, celle que l'on surnommait la "fille du Russe". Magali a grandi elle aussi, elle est consultante dans une grosse boîte de recrutement, de celles qui réunissent chaque année ses employés pour leur décerner des médailles dans le salon d'un hôtel de luxe. Ces deux-là, qui ont avancé dans l'existence en laissant des plumes, pourront-ils tenir le coup ? Chef d'orchestre d'un requiem implacable, Ferrari fait preuve d'un bout à l'autre de virtuosité dans la construction et de tenu dans l'écriture. Plaie à vif qui saisit le lecteur, Un dieu un animal se lit comme un court texte presque mystique sur la violence du monde contemporain. Faites passer.
Alexandre Fillon - Magazine Lire
PS : le livre a également reçu les éloges de Télérama, et de Carole Zalberg sur son site http://www.carolezalberg.com
Il ne s'agit pas vraiment d'un débutant, plutôt d'un auteur dont l'heure a enfin sonné. Chez Actes Sud, Jérôme Ferrari avait déjà publié deux romans, Dans le secret (2007) et Balco Atlantico (2008), sorte d'Eté meurtrier corse, qui furent juste des succès d'estime. Un dieu un animal, le dernier en date, risque de sérieusement remettre les pendules à l'heure et de révéler enfin un écrivain lyrique et intense.
L'homme encore jeune qui prend la parole est de retour dans son village natal, un lieu immuable et statique qu'il a si souvent voulu fuir. Le narrateur retrouve sa maison et ses parents, les odeurs, les souvenirs et les fantômes d'antan. Il a été soldat, il a vu la guerre de près, des voitures piégées, des petits garçons aux jambes brisées, alors qu'il servait sous les ordres de l'adjudant Conti dans une "armée sans grade et sans drapeau".
Tout n'a pas toujours été aussi sombre. Adolescent, avec l'ami Jean-Do, ils faisaient les idiots pendant la messe avant de monter fumer des cigarettes en haut du clocher. A quatorze ans, au bord de la fontaine, il avait même réussi à embrasser Magali Bielinski, celle que l'on surnommait la "fille du Russe". Magali a grandi elle aussi, elle est consultante dans une grosse boîte de recrutement, de celles qui réunissent chaque année ses employés pour leur décerner des médailles dans le salon d'un hôtel de luxe. Ces deux-là, qui ont avancé dans l'existence en laissant des plumes, pourront-ils tenir le coup ? Chef d'orchestre d'un requiem implacable, Ferrari fait preuve d'un bout à l'autre de virtuosité dans la construction et de tenu dans l'écriture. Plaie à vif qui saisit le lecteur, Un dieu un animal se lit comme un court texte presque mystique sur la violence du monde contemporain. Faites passer.
Alexandre Fillon - Magazine Lire
PS : le livre a également reçu les éloges de Télérama, et de Carole Zalberg sur son site http://www.carolezalberg.com